Baccalauréat : donne moi ton prénom et je te dirai quel bac passer.

Encore une fois il est question de l’influence du prénom.

Le sociologue Baptiste Coulmont vient de révéler une enquête autour du sujet « donne moi ton prénom, je te donnerai ta filière ».

Ce monsieur très sérieux s’est concentré sur les prénoms de plus de 350.000 élèves du bac général et technologique 2012 et il en ressort que certains prénoms se retrouvent beaucoup plus dans certaines voies.

Les Aliénor ou les Violette, prénoms rares, sont presque toutes en L. Les prénoms masculins sont surreprésentées dans la filière S (scientifique ) ou STI (industriel). Les Augustin, Martin ou Henri font S et les Alain STI.

En série ES on trouve beaucoup de prénoms féminins comme Sixtine, Anouk et Capucine.

Plus de 25% des Madeleine, Irène, Côme et Ariane ont reçu mention “très bien”. Plus d’une Marie-Anne, d’une Anne-Claire et d’un Gaspard sur cinq ont reçu cette mention » …dit-il.  « A l’opposé de cette dimension de l’espace social, aucun des quelques 125 Youssef et 105 Nabil n’ont obtenu de mention “TB” » a-t-il ajouté.

Bon alors je me pose la question de l’utilité de cette étude que je trouve absurde : que cherche t-elle à démontrer ?  Constater que les enfants dont les prénoms ont une sonorité « étrangère »  ont moins de mentions que ceux dont le prénom est franco-français ? Ca me parait limite-limite.

Et puis en quoi ça fait avancer le shmiliblick ?

Je pense que ce monsieur ferait mieux de se concentrer sur d’autres études et sur son prénom à lui.

Qu’en dites-vous ?

 

 

 

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9 réponses à Baccalauréat : donne moi ton prénom et je te dirai quel bac passer.

  1. B. Coulmont dit :

    Merci de votre commentaire sur la manière dont certains journalistes ont présenté mon travail.
    Vous écrivez : « Encore une fois il est question de l’influence du prénom. » : heureusement vous n’écrivez pas que j’ai écrit cela. J’écris quasiment l’inverse : le prénom, en lui-même, n’a aucune influence, ni sur les résultats, ni sur la série. Le prénom n’est qu’un reflet de l’origine sociale, et si toutes les Aliénor nées vers 1993 s’étaient appelées Gertrude ou Banane, elles auraient été au même endroit en 2012.
    Vous écrivez ensuite que j’aurai travaillé autour du thème « donne moi ton prénom, je te donnerai ta filière ». Ce n’est pas là le thème de mon travail, et c’est même l’inverse : j’ai cherché à repérer, pour les différentes filières du bac, les prénoms surreprésentés.
    Vous écrivez que je suis un « monsieur très sérieux », et ce n’est pas entièrement vrai non plus. Certes mes formes d’humour peuvent apparaître étranges http://coulmont.com/blog/tag/ironie/ (ou http://coulmont.com/blog/2011/03/30/morin-tintin/ ) mais pensez-bien qu’elles existent.
    Vous écrivez ensuite : « Bon alors je me pose la question de l’utilité de cette étude que je trouve absurde. » Il est toujours bon de se poser des questions. L’utilité, du moins celle que je vois, est de montrer, avec de nouveaux outils, le caractère inégalitaire du système scolaire français. On le sait, certes : très peu d’enfants de cadres se retrouvent en filières professionnelles ou technologiques, et les enfants d’ouvriers et d’employés sont sous-représentés dans les filières générales… et j’ai cherché à l’illustrer à partir des prénoms, un de mes thèmes de recherche (http://coulmont.com/livres/prenoms/ )
    « Et puis en quoi ça fait avancer le shmiliblick ? » Grande question ! Avec un « i » de trop, mais grande question quand même.
    Vous concluez, quasiment, en souhaitant orienter mes recherches futures. « Je pense que ce monsieur ferait mieux de se concentrer sur d’autres études et sur son prénom à lui. » Sachez bien que dans la mesure du possible je tiendrai à l’avenir compte de vos remarques.

    • SerialMother dit :

      Merci pour votre réponse cher Monsieur. Mais si alors le prénom n’a aucune influence sur les résultats, pourquoi faire une étude dessus ? Nous savons bien que Kévin est un prénom donné dans les milieux dits « populaires » et que « Anne-Laure » est un prénom donné plutôt dans un milieu « bourgeois ». Je crois que nous savons qu’il est plus difficile pour un enfant dont les parents sont analphabètes de « réussir » de bonnes études et je ne comprends pas forcément l’intêret de souligner cela par le choix du prénom. Quant à moi je m’appelle Jessica et j’ai fait Bac +5. Comme quoi…
      (et je ne doute pas de votre humour ! Qualité appréciable!!)

      • aurelie dit :

        s’il suffisait de s’appeler  » Jean-Gerard  » ou  » Marie- Antoinette  » pour être intelligent, riche et promis a un brillant avenir, je veux bien rebaptiser mes gamins dessuite moi !

    • Emmanuelle dit :

      Bravo Monsieur ! Pour ma part, j’apprécie énormément votre humour. Votre blog « ironie » vaut plus que le détour. C’est rafraîchissant de lire un intellectuel qui maîtrise aussi bien l’autodérision. Pour terminer, votre veste de « télé » est parfaite. Pour la télé.

  2. Marina dit :

    C’est juste que le choix du prénom reflète énormément le milieu socio-culturel et socio-économique. Les gens « riches et cultivés » préfèrent par exemple, en majorité, choisir un prénom loin du trop grand ordinaire de la période (ex. en ce moment : Kévin, Lucas, Ethan, Laura, Manon, Léa, etc.), et chacun sait qu' »en majorité » les gens « riches et cultivés » ont des enfants qui réussissent mieux scolairement et professionnellement. Le prénom n’est qu’un marqueur, ce qui a amusé le sociologue. Personnellement je trouve utile que chacun sache qu’en nommant son fils Ethan Lambert dans les années 2010, un paquet de gens à la sensibilité « sociologique » pourra donner plus tard au bambin un âge approximatif (comme nous avec les « Raymond » ou « Odette »), et également attribuer une fourchette de revenus à ses parents, ainsi qu’avoir une certaine notion de son milieu d’origine. Ca ne marche pas à tous les coups mais beaucoup quand même..

  3. Ingrid dit :

    Et bien moi, cette étude m’interresse fortement, je suis curieuse de tout … M. COULMONT, que pouvez-vous me dire des prénoms féminins Ingrid et Livia ?

  4. Aurélie dit :

    Moi aussi je trouve ça intéressant !
    Et par exemple, une des conclusions qu’on peut en tirer, c’est qu’en donnant à son enfant un prénom très typé (un prénom étranger, qu’il soit américain ou autre, ou un prénom très rare, ou un prénom composé et ancien …), on le met face à certaines « attentes » du corps enseignant … Mettez un instit face à la liste de ses nouveaux élèves, rien qu’en lisant les prénoms il va se faire une idée (peut-être fausse ! et heureusement) du « style » de ses élèves …

  5. floriane dit :

    Je trouve ça également très intéressant! C’est vrai que c’est quelque chose dont je n’ai pas pensé en choisissant le prénom de mon fils… il s’appelle Livio

  6. Estelle dit :

    Bonjours,
    j’aimerai savoir ce que vous pouvez me dire pour le prénoms Esteban ???
    Merci

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