C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup : aujourd’hui ce sont les grandes vacances. Deux mois sans école, sans sac à dos à préparer, sans doudou à ne pas oublier, sans « au revoir mon poussin des chameaux des îles » suivi d’un câlin digne de la mère qui accompagne son enfant au champ d’honneur (pour quelques notes, vous suivez ?).
Oui c’est fini. Après 4 enfants, je n’en ferai pas de cinquième, et c’est donc non sans émotion que j’ai accompagné et cherché mon petit dernier à son dernier jour de petite section.
Il n’y aura plus de petite section pour mes enfants, il y aura encore des années d’école et d’études pour mes deux derniers, moins pour mes 2 grands qui entrent en 1re et en 3e.
Il n’y aura plus cette émotion digne d’un film larmoyant avec Meryl Streep où l’enfant arrive à l’école pour la première fois, où il a encore parfois sa couche, mais chut faut pas l’dire trop fort, où le doudou oublié sera aussi terrible qu’une déclaration de guerre, où le premier dessin rapporté de l’école sera encadré et comparé à un Picasso période bleue, où dans un torrent de larmes les parents se salueront d’un air entendu qui signifie « oui moi aussi j’ai un enfant de 3 ans », où l’on essaiera de convaincre la maîtresse que notre enfant est brillant « bah oui puisque je vous dis qu’il sait dessiner un soleil », où il se fera des potes qu’il gardera parfois de longues décennies, où l’on tentera de savoir minute par minute ce qui se passe dans la classe et s’il fait la sieste, où l’on versera une larme lorsqu’à la fête des mères il nous aura fait un merveilleux cendrier ou collier de nouilles, où l’on lira ses cahiers comme s’il était énarque, où toute la famille chantera Petit escargot puisque c’est LA chanson du mois de mars en petite section, où l’enfant aura sa vie sociale à lui encore plus intensément qu’à la crèche, où l’on deviendra potes avec des parents dont on ne se souviendra JAMAIS des prénoms, où l’on amènera encore l’enfant en poussette le matin.
Mon bébé, mon petit dernier a fini son année de petite section. Une page est tournée pour lui mais encore plus pour moi, car je sais que je ne vivrai plus l’entrée à l’école d’un de mes enfants. Ainsi va la vie. Ainsi va le monde. Ainsi avancent les parents qui année après année, été après été, rentrée après rentrée font grandir leurs enfants en les amenant sur le chemin de l’école, du savoir et de la liberté.
L’an prochain mon dernier ira en moyenne section, mon grand passera son bac français.
Je verse une larmichette.
Ainsi va le vie.