J’ai bientôt 42 ans. Ni vieille ni jeune. Ou plutôt si, vieille pour les moins de 20 ans et jeune pour les plus de 60 ans. Un âge entre deux. Un flottement. Une parenthèse.
J’ai 4 enfants de presque 16 ans jusque 4 ans.
J’ai adoré être enceinte. J’ai adoré les porter au sens propre comme figuré, et au sens figuré ce n’est pas fini.
J’ai eu des grossesses assez chouettes malgré des nausées au début. Enceinte, je me suis sentie invincible. J’ai eu 4 accouchements parfaits.
J’ai eu 10 ans de nuits pourries.
J’ai aimé les premiers pas, les premiers mots, les premiers rires, les premières questions.
J’ai presque 42 ans et tout cela, je peux le dire avec certitude, est derrière moi.
Je ne serai plus jamais enceinte. Je n’accoucherai plus jamais. Je n’aurai plus jamais cette folle émotion à la rencontre avec mon enfant. Je n’aurai plus à choisir de prénom. Je n’aurai plus à acheter une poussette, à acheter des bodys en 1 mois, à faire vacciner un nourrisson, à faire une purée de carotte pour un de mes enfants de 6 mois.
Tout cela est derrière moi. J’ai 4 enfants. C’est de l’amour et du boulot 4 enfants.
Tout cela est derrière moi et je porte en moi cette nostalgie propre aux choses qu’on a aimé faire et vivre, et dont on sait qu’elles ne reviendront plus.
Une page se tourne. Une autre s’ouvre. La vie en somme.