J’aurais dû me méfier. Les enfants ça pousse vite. TRES vite.
Alors que je me remettais à peine de 9 ans de nuits blanches, les deux grands sont devenus presque des ados. Surtout le grand. Il a bientôt 14 ans. Ma fille a bientôt 12 ans. (ouf, j’en ai encore deux de 5 et 2 ans).
On se plaint lorsque les nuits sont pourries, lorsque ça pue le caca dans la couche, lorsqu’on a peur qu’ils se fassent mal au coin d’une table basse, MAIS le vrai truc, c’est l’adolescence. Si, si.
Mon grand ne parle plus que par onomatopées. Il range son placard en y foutant encore plus de bordel que lorsque c’est déjà le bordel. Il se lave les dents les jours pairs. Il sourit avec un air idiot. Il me fait sentir vieille. Il rit d’une voix grave en mutation.
Ma fille, elle, répète des phrases du genre « nan mais j’en ai marre » ou » j’en peux plus ». Du coup le petit de 2 ans répète à longueur de journée « jonpeuplou ».
Les deux pensent qu’on est des vieux. Ils pensent aussi que « ça se fait pas » de pas avoir la 4G, le téléphone dans leur lit la nuit, l’accès à la télé dans leur bureau et tout un tas de trucs géniaux.
Ils dorment tard le matin et lorsqu’ils se réveillent vers 11 h, ils demandent juste (sans dire bonjour) « on mange quoi ».
Ils trouvent que leur époque est naze, que nous au moins on avait de la chance. Ils ne savent pas les pauvres qu’on est d’une époque on a appris les mots SIDA et chômage.
Eux ils trouvent que Jean-Jacques Goldman c’es un truc de yeuv et que Maitre Gimms a tout compris. Ambiance.
Ils ont envie de « vivre leur vie » du haut de leur 12-13 ans, et quand on parle devoirs, ils disent que « toute façon les études ça sert à rien parce que même avec BAC+5 tu gagnes rien ». Ambiance.
Ils commencent à me prendre une tête et à me regarder d’en haut.
Mais. Car il y a un MAIS.
Mais ils ont font encore des câlins (à l’abri de tous sinon c’est trop la honte), ils sont gentils dans le fond et puis… et puis je suis pas peu fière d’eux.